Chers explorateurs, vous qui ne vous contentez pas des panoramas époustouflants mais cherchez à sonder l'âme d'une destination, Quy Nhon vous réserve une immersion d'une profondeur inattendue. Loin des images d'Épinal des plages immaculées, se cache ici le véritable pouls du Vietnam: celui de ses artisanats traditionnels. Ces métiers d'art ne sont pas de simples productions ; ils sont le reflet vivant d'une culture millénaire, d'une transmission générationnelle, et d'une résilience face aux défis du temps.
En tant qu'expert ayant eu le privilège de côtoyer ces artisans qui donnent vie à la matière, je peux affirmer que visiter Quy Nhon sans explorer ses villages d'artisanat, c'est ne l'appréhender qu'à moitié. C'est passer à côté de l'essence même de son identité. Ici, chaque geste est un héritage, chaque objet une parcelle d'âme. Ce guide est une invitation à pousser les portes de ces ateliers où le temps semble suspendu, à rencontrer ces hommes et femmes dont les mains façonnent l'histoire, et à vivre une expérience immersive bien au-delà de l'achat d'un simple souvenir. Préparez-vous à plonger dans le cœur battant de la culture locale du Vietnam, là où l'art et l'humain ne font qu'un.
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Quand on évoque l'artisanat au Vietnam, la poterie vient souvent à l'esprit, mais celle de My Thien, près de Quy Nhon, se distingue par son histoire singulière et sa méthode unique. Ce n'est pas simplement un village de potiers ; c'est un musée à ciel ouvert où chaque pièce d'argile raconte un chapitre de l'héritage Cham.
Le village de potiers de My Thien, situé à environ 20 kilomètres au nord de Quy Nhon, dans le district de Phu My, est bien plus qu'un centre de production. Il est le dernier bastion d'une technique de poterie ancestrale, celle du peuple Cham, qui remonte à des millénaires. Ce qui rend la poterie de My Thien unique au monde, c'est l'absence de tour de potier et de fours traditionnels à haute température.
Ici, chaque pièce est façonnée à la main, exclusivement par les femmes du village. Elles utilisent une technique appelée « modelage au colombin » ou « battage au maillet ». L'argile, extraite localement, est pétrie et montée en spirale ou par couches successives. Ensuite, avec une dextérité incroyable et l'aide de maillets de bois et de spatules, elles battent et lissent l'argile pour lui donner la forme désirée: jarres, vases, ustensiles de cuisine, ou objets décoratifs. Le séchage se fait à l'air libre, sous le soleil vietnamien, et la cuisson... est un spectacle en soi.
Le processus de cuisson à My Thien est l'aspect le plus fascinant et le plus distinctif de cet artisanat. Les poteries sont disposées sur un lit de paille et de copeaux de bois, puis recouvertes d'une couche d'herbes séchées et de bouse de vache (utilisée comme combustible lent et naturel). Le tout est enflammé à l'air libre. La cuisson dure seulement quelques heures, à une température relativement basse. C'est cette méthode qui donne aux poteries de My Thien leur couleur brun-rouge caractéristique et leur texture rustique et poreuse. C'est une méthode respectueuse de l'environnement, sans pollution ni grande consommation d'énergie.
Pour le visiteur, My Thien n'est pas qu'une vitrine ; c'est un atelier vivant. Vous aurez l'opportunité unique d'interagir directement avec les artisans. Les femmes du village, malgré la barrière de la langue, sont d'une gentillesse infinie et se feront un plaisir de vous montrer les étapes de leur travail. Mieux encore, certains ateliers proposent des démonstrations interactives où vous pourrez essayer de modeler l'argile vous-même, sous les conseils avisés d'une potière. C'est une expérience tactile, sensorielle, qui permet de saisir la complexité du geste et la transmission de ce savoir-faire traditionnel.
Imaginez la fierté de repartir avec une petite pièce que vous avez aidée à façonner de vos propres mains ! C'est un souvenir bien plus précieux qu'un simple objet acheté. C'est un moment de partage, une connexion avec l'âme du lieu et de ses habitants.
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Le Non La, ce chapeau conique emblématique du Vietnam, est bien plus qu'un accessoire ; c'est un symbole national, une part indissociable du paysage et de la culture vietnamienne. À Quy Nhon, le village de Go Gang est l'un des rares sanctuaires où la fabrication de cet objet d'art quotidien se perpétue avec une minutie et une poésie particulières.
Situé à quelques kilomètres de Quy Nhon, le village de Go Gang est réputé pour la finesse et la robustesse de ses Non La. Ici, la fabrication est une affaire de famille, souvent transmise de mère en fille, chaque foyer transformant son espace en un atelier où règne un silence appliqué, seulement brisé par le froissement des feuilles de latanier et le cliquetis des aiguilles.
Le processus est méticuleux et demande une grande patience. Il commence par la sélection rigoureuse des feuilles de latanier (lá cọ), qui sont séchées, aplaties et blanchies au soleil. Ensuite, les feuilles sont méticuleusement découpées et disposées sur un cadre conique composé de 16 à 18 cerceaux de bambou, formant la structure du chapeau. La magie opère ensuite avec le tressage. Les feuilles sont cousues ensemble avec des fils de soie, dans des points réguliers et invisibles, formant des motifs délicats. Enfin, le chapeau est enduit d'une couche de résine naturelle pour le protéger de la pluie et du soleil, lui donnant sa brillance caractéristique et sa longévité.
Le Non La de Go Gang se distingue par sa légèreté, sa durabilité et parfois par des motifs discrets tissés à l'intérieur, visibles par transparence. C'est un objet du quotidien pour les paysans, les marchands et les écoliers, offrant une protection essentielle contre le soleil ardent et les averses tropicales. Mais c'est aussi un accessoire d'une élégance intemporelle, souvent porté par les femmes en áo dài, l'emblématique tunique vietnamienne.
Il incarne la simplicité, l'ingéniosité et la résilience du peuple vietnamien. C'est un symbole de modestie et de beauté, un lien silencieux entre le passé et le présent.
À Go Gang, l'interaction est privilégiée. Les portes des ateliers sont souvent ouvertes, invitant les visiteurs à observer le travail minutieux des artisans. Vous pourrez admirer la dextérité des mains, la précision des gestes répétés mille fois. Certains artisans, avec un sourire, vous inviteront même à essayer quelques points de couture, vous faisant apprécier la complexité de ce qui semble être un simple objet.
C'est une occasion d'échanger, même avec des gestes, de comprendre la patience et la concentration nécessaires à la création de chaque Non La. Acheter un Non La directement auprès des artisans, c'est acquérir une pièce authentique, chargée d'histoire et de sens, bien loin des produits de masse. C'est aussi un geste de soutien direct à ces familles qui perpétuent un savoir-faire traditionnel précieux.
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Au-delà de la poterie et des chapeaux coniques, Quy Nhon et sa région abritent d'autres formes d'artisanat vietnamien, certains plus confidentiels, d'autres en pleine renaissance, témoignant de la vitalité créative de la région.
Le bambou, plante emblématique du Vietnam, est utilisé pour fabriquer une multitude d'objets du quotidien et décoratifs. Dans les villages périphériques de Quy Nhon, vous pourrez découvrir des artisans spécialisés dans la vannerie, créant des paniers, des tapis, des nattes, des lampes et même des meubles, avec une finesse et une robustesse remarquables.
L'interaction avec ces artisans offre un aperçu de l'ingéniosité vietnamienne à transformer une ressource naturelle abondante en objets utiles et esthétiques. C'est une démarche artisanale ancrée dans le développement durable, où la tradition se mêle à une conscience écologique. Vous pourrez observer le tressage complexe, les motifs élaborés, et même tenter de créer votre propre petit objet en bambou, sous l'œil bienveillant du maître artisan.
Bien que moins un "artisanat" pour l'achat qu'une observation fascinante, la fabrication des Thúng Chài – ces bateaux ronds et tressés en bambou, enduits de résine pour l'étanchéité – est un spectacle à ne pas manquer dans les villages de pêcheurs près de Quy Nhon. C'est un témoignage de l'ingéniosité locale.
Ces "bateaux-paniers" sont utilisés par les pêcheurs pour de courtes sorties en mer ou pour relier leur bateau principal à la côte. Observer un artisan fabriquer un Thúng Chài, c'est comprendre une technique transmise de génération en génération, où chaque brin de bambou est tressé avec force et précision pour créer une structure à la fois légère et incroyablement résistante à l'eau. C'est une connexion profonde avec la vie maritime et le savoir-faire traditionnel des communautés côtières.
Dans la région de Bình Định, dont Quy Nhon est la capitale, l'art de la sculpture sur bois et sur pierre est également présent, bien que moins concentré en un seul village. Vous trouverez des ateliers spécialisés dans la création de statues bouddhistes, de figures folkloriques, ou d'éléments décoratifs pour les temples et les maisons traditionnelles.
Les artisans, souvent discrets, sont des maîtres de la matière, capables de faire surgir la beauté et l'émotion d'un bloc inerte. Si vous avez la chance de visiter un de ces ateliers, vous serez fasciné par la patience et la dextérité des sculpteurs, qui, coup après coup, révèlent la forme cachée dans le bois ou la pierre. C'est un artisanat qui demande une profonde compréhension des matériaux et une vision artistique aiguë.
Face à la modernisation, de nombreuses initiatives voient le jour pour préserver ces villages d'artisanat et attirer de nouvelles générations. Des coopératives se forment, des programmes de formation sont mis en place, et l'accent est mis sur la promotion du tourisme responsable, permettant aux artisans de vivre de leur art et de perpétuer leur héritage. En choisissant d'acheter directement auprès d'eux, ou en participant à des ateliers, vous devenez un acteur de cette préservation, un maillon essentiel dans la transmission de ces trésors culturels.
La véritable richesse de l'artisanat à Quy Nhon ne réside pas seulement dans les objets, mais dans les rencontres qu'ils permettent. Les artisans vietnamiens, malgré leur modestie, sont d'une générosité incroyable.
Lorsque vous entrez dans un atelier, commencez par observer. Laissez-vous imprégner par l'ambiance, les sons, les odeurs. Remarquez la concentration sur le visage de l'artisan, la répétition du geste qui a traversé les siècles. Un sourire, un signe de tête suffit souvent à établir le contact. La barrière de la langue est rarement un obstacle insurmontable ; la bienveillance est un langage universel.
De nombreux ateliers sont désormais ouverts aux démonstrations et aux initiations. N'hésitez pas à demander si vous pouvez essayer de mettre la main à la pâte. Qu'il s'agisse de modeler l'argile, d'esquisser un point sur un Non La, ou de tresser quelques brins de bambou, ces moments sont d'une valeur inestimable. Ils vous permettent de comprendre la complexité, la patience et l'habileté requises, et de nouer un lien authentique avec l'artisan. C'est une façon de valoriser leur travail et de leur témoigner votre respect.
Lorsque vous achetez un objet artisanal à Quy Nhon, vous n'achetez pas seulement un souvenir ; vous acquérez une part d'histoire, un fragment d'âme vietnamienne. Acheter directement auprès des artisans garantit que votre argent va directement aux familles qui perpétuent ces traditions. C'est un acte de tourisme responsable, qui contribue à la pérennité de ces villages et à la reconnaissance de leur art. Chaque pièce raconte une histoire, celle de l'artisan qui l'a façonnée, du village où elle est née, et de la culture locale du Vietnam qu'elle incarne.
Pour une expérience encore plus enrichissante, envisagez de visiter ces villages avec un guide local. Non seulement il facilitera la communication avec les artisans, mais il pourra aussi vous fournir des informations précieuses sur l'histoire de chaque métier, les coutumes locales, et les anecdotes qui ne se trouvent pas dans les guides touristiques. Un guide local devient un médiateur culturel, transformant une simple visite en une immersion profonde.
Quy Nhon est une destination qui s'apprécie à travers ses paysages, sa cuisine, mais surtout, à travers les mains de ses artisans. Ces villages ne sont pas des vestiges du passé ; ils sont des cœurs battants, des foyers où la tradition est non seulement préservée mais aussi réinventée. En explorant la poterie de My Thien, le Non La de Go Gang et les autres savoir-faire traditionnels de la région, vous ne faites pas que du tourisme ; vous participez à un acte de transmission, vous soutenez une économie locale et vous vous connectez à l'essence même de la culture vietnamienne.
Le souvenir que vous ramènerez de Quy Nhon sera bien plus qu'un objet ; ce sera le sentiment d'avoir touché du doigt l'âme d'un peuple, d'avoir été témoin de la beauté du geste juste et de la persévérance d'un héritage. C'est une expérience qui éveille les sens, nourrit l'esprit, et grave des histoires inoubliables dans votre mémoire de voyageur.
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Laissez Peuples du Mékong concevoir pour vous un itinéraire sur mesure qui inclut des immersions uniques dans les villages d'artisanat de Quy Nhon. Nous vous ouvrons les portes de ces ateliers et vous mettons en relation avec les gardiens de ces traditions.
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