Le lagon de Tam Giang est un immense miroir d’eau douce et salée, un espace où la vie s’exprime en toute simplicité. Avec ses 70 km de long, il couvre une surface impressionnante, parcourue par des milliers de pêcheurs qui en tirent leur subsistance.
Les villages flottants comme Phu Thu, Truoi ou Lieu Deu sont des havres où les traditions restent vivantes : maisons sur pilotis, barques en bambou, marchés flottants, fêtes saisonnières. Ici, chaque élément de la nature est sacré, et le lagon est respecté comme une entité vivante.

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Les pêcheurs de Tam Giang n’ont pas besoin d’équipement high-tech. Leur art repose sur l’observation, la patience, et la connaissance des rythmes naturels.
Les thúng chai : petites barques rondes, faciles à manœuvrer sur des eaux peu profondes.
Les filets à mailles fines : tendus selon des méthodes précises pour capturer des poissons spécifiques.
Le piège nò : une construction ingénieuse en bambou et cordes, qui capture les poissons quand la marée baisse.
Les techniques d’appât naturel : algues, petits crustacés, morceaux de poisson.
Les gestes sont précis, hérités de générations, ponctués par des chants qui rythment la journée de pêche.
Les pêcheurs vivent au rythme des marées et des saisons. Les moments de pleine lune, par exemple, sont cruciaux pour certaines pêches. Les tempêtes de mousson imposent des périodes d’arrêt forcé.
Par ailleurs, la vie communautaire est marquée par des fêtes traditionnelles liées à la mer :
Le Têt Nguyên Đán (Nouvel An lunaire), moment de bénédictions pour la pêche à venir.
La fête de Cá Ông, le grand poisson, où les pêcheurs rendent hommage aux baleines protectrices.
Les marchés flottants, où la communauté se réunit pour échanger poissons, légumes et histoires.

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La montée des eaux menace l’équilibre du lagon. L’érosion des berges oblige certains pêcheurs à reconstruire leurs nhà chồ plus loin, tandis que la pollution due à l’urbanisation affecte la qualité des eaux.
En parallèle, la modernisation et l’industrialisation mettent la pression : pêche industrielle, introduction de moteurs sur les barques, surpêche. Pourtant, la communauté résiste, cherchant à trouver un juste milieu entre progrès et préservation.
Plusieurs ONG et groupes locaux travaillent à sensibiliser les pêcheurs aux bonnes pratiques : quotas de pêche, protection des espèces menacées, reforestation des mangroves.
Les jeunes, souvent partis étudier en ville, reviennent parfois avec des idées neuves, mêlant techniques modernes à la sagesse ancestrale.
Cette dynamique est une promesse pour l’avenir du lagon de Tam Giang et de ses habitants.
Ông Hòa, pêcheur depuis 40 ans, raconte :
“La mer, c’est notre mère. Elle nous donne, elle nous prend. Nous devons l’écouter, respecter ses lois. J’espère que mes enfants garderont ce lien.”
Mademoiselle Linh, guide locale :
“Les visiteurs découvrent un monde qu’ils ne soupçonnaient pas, plein de poésie et de lutte. C’est important de partager cette réalité.”
Pour le voyageur curieux, il est possible de :
Participer à une journée de pêche traditionnelle.
Séjourner chez l’habitant dans une nhà chồ.
Assister aux rituels et fêtes locales.
Explorer les sentiers entre mangroves et lagon.
Goûter aux spécialités de la mer fraîchement pêchée.
Ces expériences permettent de mieux comprendre la force tranquille des pêcheurs tamgiangois.

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La vie des pêcheurs sur le lagon de Tam Giang est un témoignage vivant d’une culture en mouvement, un dialogue poétique entre tradition et modernité. C’est une invitation à écouter la sagesse de la mer, à partager un quotidien fait de résilience et d’espoir.
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