Lorsque l'on évoque le Vietnam, les images spectaculaires de la Baie d'Halong viennent immédiatement à l'esprit. Pourtant, à quelques centaines de kilomètres au sud de Hanoï, un autre joyau, souvent injustement relayé au second plan, offre une expérience autrement plus spirituelle, immersive et éclectique : le complexe paysager de Trang An, situé dans la province de Ninh Bình.
Inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en tant que patrimoine mixte culturel et naturel, Trang An est bien plus qu'un simple paysage pittoresque. C'est un livre vivant où la géologie, l'histoire, la spiritualité et l'écologie se mêlent en une harmonie fascinante. C’est un lieu qui incarne l’âme du Vietnam profond, celui que les circuits touristiques classiques effleurent à peine.
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Trang An se déploie comme une symphonie naturelle faite de pics karstiques vertigineux, de vallées verdoyantes, de grottes inondées et de rivières paisibles. Ce paysage est le fruit de plus de 250 millions d'années de transformations tectoniques, d'érosion et de montées des eaux.
Les formations calcaires, érodées par les pluies acides, ont formé un labyrinthe naturel d’une rare complexité. La région est d’ailleurs un site d’étude privilégié pour les géologues et spéléologues du monde entier. Les couches rocheuses, visibles à certains endroits, témoignent de cycles géologiques successifs et racontent l’histoire de la Terre elle-même.
Contrairement à la Baie d'Halong qui se vit en bateau de croisière, Trang An se découvre dans l'intimité de barques traditionnelles à rame, souvent pilotées par des femmes locales. Ces guides, véritables ambassadrices de leur terre, offrent non seulement un mode de transport écologique, mais aussi un récit vivant du lieu à travers leurs chants folkloriques et anecdotes locales.
Naviguer à travers Trang An, c'est s'offrir un moment suspendu. À chaque coup de rame, les paysages défilent, changeants, presque surnaturels. On pénètre des grottes longues de plusieurs centaines de mètres comme Hang Sáng, Hang Tối ou Hang Nấu Rượu, où les stalactites forment des dentelles minérales.
La lumière y danse, filtrée par les ouvertures naturelles, tandis que les sons se réduisent au glissement de l'eau et aux appels lointains des oiseaux. Cette ambiance transforme une simple balade en une véritable retraite sensorielle. C’est une invitation au lâcher-prise, au retour à l’essentiel. Le temps semble suspendu.
Les différentes étapes du parcours aquatique sont ponctuées par des haltes terrestres permettant d’explorer des temples anciens nichés dans des vallées secrètes, d’observer des rizières en terrasse, ou simplement de savourer le silence d’une nature encore intacte. Chaque détour réserve une surprise : un envol de hérons, une grotte révélant un autel caché, un miroir d’eau reflétant le ciel avec une perfection troublante.
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Mais Trang An n'est pas qu'une merveille naturelle. Il est aussi un théâtre historique et spirituel majeur du Vietnam. Le complexe abrite plusieurs pagodes, temples et sites historiques témoignant de la grandeur des dynasties passées, notamment celle des Dinh et Le, fondateurs de la nation vietnamienne indépendante.
Parmi les étapes les plus marquantes :
le temple Trinh, sobre mais puissant, dédié aux généraux fidèles du roi Dinh Tien Hoang ;
le temple Tran, mystique et ombragé, évoquant une époque de résistance contre les invasions mongoles ;
la pagode Bai Dinh, l’un des plus grands complexes bouddhistes d’Asie du Sud-Est, avec sa cloche de bronze de 36 tonnes et ses milliers de statues de Bouddha.
Ces lieux incarnent la fusion du sacré et du paysage. Ils sont habités, encore aujourd’hui, par des moines, des fidèles, des pèlerins. Il n’est pas rare d’y croiser des cérémonies, des chants rituels, ou simplement des gestes silencieux de piété qui rappellent que Trang An est d’abord un lieu de recueillement.
Dans un monde où le surtourisme met à mal de nombreux sites naturels, Trang An se distingue par une gestion touristique exemplaire. Le nombre de visiteurs par jour est réglementé, les embarcations sont non motorisées, et la collecte des déchets est stricte.
La biodiversité y est riche : on y recense plus de 500 espèces de plantes vasculaires, 200 espèces animales terrestres, et 50 espèces aquatiques. On y trouve également des espèces rares telles que le langur de Delacour, en voie d’extinction.
Le site est géré selon les principes de la conservation communautaire, impliquant activement les habitants dans l'entretien, la surveillance et la valorisation du patrimoine. Cette approche garantit non seulement la protection du lieu, mais aussi une répartition équitable des bénéfices du tourisme.
Trang An a gagné une notoriété mondiale grâce au tournage du film "Kong: Skull Island" (2017), qui a mis en lumière la beauté brute et surréaliste du site. Cette exposition internationale a renforcé la position de Trang An comme destination cinégénique de premier plan, sans pour autant compromettre son intégrité naturelle.
Depuis ce tournage, la région a développé des circuits thématiques autour du cinéma, tout en s’assurant que l’empreinte carbone reste minimale. Des plateaux de tournage ont été conservés à titre symbolique, et intégrés dans des parcours éducatifs sur la relation entre cinéma, paysage et culture.
Alors que la Baie d'Halong incarne la grandeur maritime, Trang An, lui, offre une expérience plus intime, terrestre, et introspective. Là où Halong peut sembler vaste et parfois impersonnel, Trang An nous enveloppe, nous parle, nous émeut.
En ce sens, Trang An ne devrait pas être vu comme une version réduite ou "terrestre" de la Baie d'Halong, mais comme son alter ego poétique, mystique et mature. L’un est la mer, l’autre la terre. L’un est horizontal, l’autre vertical. Ce sont deux formes de beauté, deux manières de se connecter au monde.
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Le site accueille régulièrement des missions archéologiques et des projets universitaires internationaux. Des fouilles ont révélé des vestiges d’habitat humain vieux de plus de 30 000 ans, confirmant la présence continue de l’homme à travers les ères glaciaires.
Des programmes éducatifs sont mis en place pour les jeunes vietnamiens, intégrant écologie, histoire, et développement durable. Le site joue ainsi un rôle essentiel dans la transmission intergénérationnelle des savoirs.
La période idéale s'étend de janvier à mai, lors de la saison sèche, avec des températures douces et des paysages florissants (notamment les lotus).
Trang An se situe à environ 100 km de Hanoï. Il est possible d’y accéder en voiture privée, bus ou train jusqu'à Ninh Bình, puis en taxi local.
Prévoyez une journée complète, voire deux si vous souhaitez explorer aussi Tam Coc, Hoa Lu et Bai Dinh. Une nuit à Ninh Bình permet de mieux savourer l’atmosphère locale.
Portez des vêtements confortables, chapeau et crème solaire
Emportez de l'eau, mais évitez les plastiques à usage unique
Respectez les consignes locales et l'esprit du lieu
Si possible, partez tôt le matin pour éviter les foules
Trang An est de ces lieux qui ne se visitent pas, mais se vivent. Chaque grotte traversée, chaque temple foulé, chaque rame donnée vous rapproche un peu plus d'une vérité intime : le Vietnam est un pays de profondeurs, visibles et invisibles.
Alors que les itinéraires classiques s'essoufflent, que diriez-vous d'emprunter un chemin moins fréquenté, plus authentique, et infiniment plus marquant ?
Trang An vous attend, silencieusement, mais intensément.
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Chez Peuples du Mekong, nous créons des voyages d'émotion, de connaissance et de respect.
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Et laissez Trang An réécrire votre manière de voyager.
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