« Ce n’est pas seulement un musée que l’on visite ici, c’est un royaume oublié que l’on redécouvre. »
À deux pas de la trépidante rivière Hàn, là où la ville moderne de Da Nang bat son plein, se cache un écrin de silence et de mémoire : le musée de la sculpture Cham. Unique en son genre, ce musée invite les voyageurs à un voyage dans le temps, au cœur de la civilisation Cham, une culture brillante et spirituelle qui a fleuri entre le IIe et le XVe siècle.
Pour les amateurs d’art asiatique, d’histoire ancienne ou simplement de beauté intemporelle, cette visite est un immanquable. Elle révèle une facette méconnue du Vietnam, bien antérieure à la période vietnamienne actuelle — celle des rois-poètes, des temples en briques rouges et des dieux dansants sculptés dans le grès.
Photo crédit : Internet
Le musée Cham a vu le jour sous l’impulsion de l’École française d’Extrême-Orient, à l’époque où l’archéologie en Indochine connaissait un essor majeur. C’est Henri Parmentier, passionné par l’art Cham, qui initie la première collection. L’idée était simple mais visionnaire : rassembler les vestiges disséminés dans tout le Centre Vietnam, menacés de destruction, pour les préserver dans un lieu unique.
Après l’indépendance du pays, puis la réunification, le musée entre dans une nouvelle ère : réorganisé, étendu, modernisé, il devient un symbole de transmission entre héritage et avenir. Aujourd’hui, il joue un rôle essentiel dans la valorisation du patrimoine Cham auprès des Vietnamiens eux-mêmes, et pas seulement des visiteurs étrangers.
Ce lieu raconte à la fois l’histoire d’un peuple et celle d’un regard occidental sur l’Orient — et désormais, d’un regard vietnamien sur son propre passé.
Cette salle est le cœur spirituel du musée. On y retrouve des sculptures religieuses en provenance du sanctuaire de Mỹ Sơn — inscrit à l’UNESCO — représentant des divinités hindoues comme Shiva, Vishnu et Brahma. Les lingas et yoni témoignent de rituels tantriques anciens. Ici, chaque pierre est une prière figée.
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Trà Kiệu fut l’ancienne capitale du Champa. Les œuvres exposées reflètent un art plus décoratif, sophistiqué, avec des apsaras dansantes, des lions stylisés, et des bas-reliefs illustrant le Ramayana. C’est la part féminine et lyrique du musée.
Cette diversité géographique permet d’observer l’évolution stylistique de l’art Cham au fil des siècles et des régions. Plus tardifs, certains motifs flirtent avec le style khmer, voire des influences chinoises. L’hybridité y est fascinante.
Placée dans une alcôve isolée, cette tête d’aigle divin semble vous fixer avec la sagesse millénaire d’un gardien du temps. Ce moment d’intimité silencieuse résume l’expérience du musée.
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Lieu : 2, rue 2 Tháng 9, Da Nang
Horaires : 7h00 – 17h30 tous les jours
Tarif : 60 000 VND (~2,30 €), gratuit pour les moins de 6 ans
Durée conseillée : 1h à 1h30
Le matin (8h – 10h) : lumière douce, ambiance calme
Saison sèche (février – avril) : climat idéal pour coupler la visite avec une promenade le long de la rivière
Des audioguides en français sont disponibles (option recommandée)
Possibilité de guides locaux spécialisés en art Cham (à réserver à l’avance)
Après le musée, partez visiter les temples de Mỹ Sơn, à 1h15 de route. Votre regard sera totalement transformé après avoir vu leurs sculptures en contexte muséal.
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Le musée Cham n’est pas un musée comme les autres. Il déplace votre regard. Il révèle que le Vietnam, avant d’être vietnamien, fut aussi hindouiste, shivaïste, tantrique. Il rappelle que l’histoire du pays est plurielle, stratifiée, et que ses identités culturelles sont multiples et mouvantes.
Ces sculptures ne sont pas simplement « anciennes » : elles sont porteuses de messages philosophiques, d’archétypes mythologiques, d’une esthétique sacrée. Elles parlent de la vie, de la mort, de la transcendance. Et ce langage-là, même en grès, est universel.
Parfait pour s’asseoir et digérer ce que vous avez vu. Des bancs ombragés, des promeneurs, quelques bateaux : la douceur du quotidien vietnamien.
À 5 minutes à pied : allez voir ce pont emblématique souffler le feu au crépuscule — un contraste saisissant après la solennité du musée.
Essayez le café Long ou le café 1975 : déco vintage, silence apaisant, bons livres. Parfait pour prolonger la rêverie.
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Visiter le musée de la sculpture Cham, c’est accepter d’être ému par la pierre. C’est ressentir la densité du temps, la spiritualité d’un peuple, et la beauté brute d’un art qui n’a rien à envier aux grands noms de l’Inde ou de l’Asie du Sud-Est.
Ne le manquez pas. Il est petit par la taille, immense par la profondeur.
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Nous vous accompagnons dans la conception d’un circuit culturel et spirituel, entre Da Nang, Mỹ Sơn et Hoi An.
Email : contact@peuplesdumekong.com
Téléphone : +33 6 30 58 28 37
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