Il existe des lieux où la culture ne se visite pas, elle se vit. Des moments où l’on ne regarde pas le spectacle, mais où l’on y est invité. Au nord-ouest du Vietnam, dans les montagnes encore confidentielles de Lai Chau, les marchés ethniques ne sont pas de simples points de vente : ce sont des carrefours d'identité, des respirations sociales, des tableaux vivants peints avec des fils de soie, des voix et des senteurs.
San Thang, Sin Ho, Muong So, Tan Uyen... Chaque marché est une scène à part entière où les ethnies minoritaires viennent tisser le lien communautaire. C’est ici, entre les étals de vanneries, les paniers de racines médicinales et les rires à pleines dents, que se dévoile l’âme profonde de Lai Chau.
Dans cet article, suivez-nous à la rencontre de ces marchés pas comme les autres, vibrants de traditions, d’histoires et d’émotions.
Photo crédit : Internet
À quelques kilomètres de la ville de Lai Châu, San Thang est le marché le plus accessible et sans doute le plus vivant. Chaque dimanche, dès l’aube, les sentiers de montagne se remplissent de silhouettes aux tenues chatoyantes. Les H’Môngs en broderies multicolores, les Dzaos rouges à la coiffe étoffée, les Thái noirs en tenues sobrement élégantes : tous se retrouvent ici comme à une fête de famille.
On y vend de tout: tissus, légumes, buffles, couteaux, bijoux en argent, mais aussi… des sourires. Car au-delà de l’échange marchand, San Thang est un espace de rencontre. Les jeunes y viennent pour « se faire voir », les anciens pour renouer les liens, et les familles pour raconter la semaine autour d’un bol de « thắng cố » fumant.
Perché à plus de 1 500 mètres d’altitude, Sin Ho est un marché du bout du monde. Accessible après un trajet sinueux et souvent enveloppé de brume, il accueille chaque samedi matin une mosaïque d’ethnies : H’Môngs blancs, Dzaos à pantalon, Ha Nhi, et quelques Tay venus des vallées voisines.
Ce marché est moins touristique, plus brut. Les produits y sont parfois surprenants : racines médicinales, grenouilles séchées, plantes pour purifier les maisons ou pour les rituels chamaniques. On y entend plusieurs langues à la fois, on y sent l’humidité de la forêt et l’effort de la montée.
Ce n’est pas un marché qu’on visite : c’est une frontière qu’on traverse.
Situé dans le district de Phong Tho, Muong So est le marché où les Thai brillent de toute leur élégance. Chaque samedi matin, les femmes y arborent leurs plus beaux vêtements en soie brodée, ornés d'argent finement ciselé.
Ce marché est réputé pour ses produits d’artisanat : tissus teints à l’indigo, instruments de musique, pipes traditionnelles. Mais ce qui en fait un lieu unique, c’est son atmosphère feutrée. Moins bruyant que les autres, Mường So est un marché contemplatif, où le temps semble ralentir. C’est là que l’on prend le pouls d’une culture douce et profondément esthétique.
Dans ce district à l’est de Lai Châu, le marché de Tan Uyen bat le rythme des jours ordinaires. Ici, pas de mise en scène. Les gens viennent acheter, vendre, bavarder, manger, écouter des nouvelles du pays. Et c’est justement ce naturel brut qui en fait toute la saveur.
Les stands de thé, les marmites de soupe, les paniers d’oiseaux vivants, les enfants courant entre les jambes des adultes, tout respire la vie réelle. Si vous cherchez à comprendre comment les gens vivent vraiment à Lai Châu, c’est ici qu’il faut commencer.
Photo crédit : Internet
Les marchés ethniques sont bien plus que des lieux de commerce. Ils remplissent une fonction sociale, culturelle, voire spirituelle.
C’est là qu’on annonce un mariage, une naissance, une mort.
C’est là qu’on apprend les rumeurs, les changements dans la forêt, les nouvelles des villages éloignés.
C’est aussi l’occasion d’observer les systèmes de troc, les traditions orales, les chants improvisés.
En bref, le marché est le cœur battant des montagnes.
Arrivez tôt : l’ambiance est unique entre 6h et 9h du matin.
Soyez respectueux : ne photographiez pas sans demander, et gardez une attitude humble.
Habillez-vous sobrement : vous êtes invité·e, pas en spectacle.
Prévoyez de la monnaie locale : les paiements sont en liquide, souvent sans rendu de monnaie.
Goûtez la cuisine locale : même si les plats sont rustiques, ils vous réservent de vraies surprises gustatives.
Explorer les marchés ethniques de Lai Châu, c’est plonger dans un autre temps, un autre rythme, une autre logique. C’est renouer avec la fonction première du commerce : échanger, mais surtout se rencontrer.
Dans une époque d’achats en ligne et de vitrines uniformes, ces marchés sont des bastions de l’authenticité. Ils rappellent que le lien humain, la parole, le partage d’un bol de bouillon ou d’un morceau de tissu peuvent être plus précieux que n’importe quelle transaction.
Photo crédit : Internet
Peuples du Mékong vous propose des circuits sur mesure à la découverte des marchés ethniques du Nord Vietnam, en respectant les rythmes et les codes des populations locales.
Email : contact@peuplesdumekong.com
Téléphone : +33 6 30 58 28 37
Envie de vivre le Vietnam comme un initié ? Suivez le fil des marchés: C’est là que commence le vrai voyage.
Envoyez vos commentaires sur : Marchés ethniques de Lai Chau: une explosion de couleurs et de culture
Champs obligatoires *
Donnez- nous votre avis !
Envoyez- vos commentaires sur le propramme : Marchés ethniques de Lai Chau: une explosion de couleurs et de culture
Champs obligatoires *