Le Vietnam est peuplé de plus de 70 ethnies différentes dont 54 sont reconnues officiellement. Une majoritaire, les Kinh (ou Viet), qui représente environ 90% de la population et 53 autres, dites minoritaires dont les communautés se composent de centaines de milliers d’individus à quelques dizaines.
Les ethnies du Nord-Vietnam | Les ethnies du Centre-Vietnam | Les ethnies du Delta du Mékong | Où et comment rencontrer les ethnies du Vietnam
La répartition des groupes ethniques est tributaire de l’histoire du peuplement du Vietnam, de sa configuration géographique mais aussi de l’histoire même du Pays aux deux Deltas avec sa « poussée » vers le Sud. Les guerres et les politiques ont ainsi au fil du temps déplacé les communautés, sans que l’on puisse encore aujourd’hui obtenir de carte ethnographique précise.
Les ethnies du Nord et du Nord-Ouest sont celles qui sont le plus représentées et certaines sont même devenues des stars lors d’une excursion dans le Haut-Tonkin.
Le voyageur y rencontre essentiellement des Thai, Muong, H’mong, Dao, Nung et des Tay. Ces derniers comptent environ 1 600 000 membres et tous ces groupes sont les descendant d’immigrants chinois ayant fui la Chine dès le 18ème siècle, pour échapper aux guerres et autres famines.
Ici comme dans les autres régions, chaque groupe peut se voir décliné en sous-groupe, qu’on identifie en général par leurs costumes. Ainsi, la coupe, les couleurs ou les motifs de broderie des tenues différencieront les H’mongs fleurs des H’mongs noir qui se différencient des H’mong rouge ou blanc. Les coiffures et les bijoux peuvent aussi permettre de les reconnaitre. Chaque groupe a son propre dialecte ou langue, ses coutumes et modes de vie spécifiques. Aussi curieux que cela puisse paraitre (Mais il y a une explication historique à cela), on peut aussi distinguer les communautés en fonction de l’altitude à laquelle elles habitent. Ainsi, à moins de 600 m d’altitude les Muong, les Tai, les Cao Lan et les Nung – parlant tous une langue variante de Tai – se retrouvent non loin les uns des autres. Un peu plus haut, entre 600 et 900 m, les Lo Lo, les Xa Pho, les Hani ont une langue commune qui prend ses racines au Tibet ou en Birmanie. Ceux-ci sont contraints de pratiquer une riziculture sur brulis et déplacent souvent leur habitat. Et enfin, encore plus en altitude – vers 1 500 m - le groupe miao-yao (Hmong et Dao, pour faire court) se différencient des autres par leur pratique d’un taoïsme médiéval d’origine chinoise et le chamanisme, les autres groupes ethniques pratiquant tous le culte aux ancêtres et aux génies. Si toutes ces subtilités interpellent votre attention, n’hésitez pas à demander un guide pour votre prochain voyage sur mesure au Vietnam, il se fera un plaisir de vous détailler toutes les influences et courants qui ont amené ces populations à venir s’implanter ici et comment.
La région est la terre des Tay, concentrés dans les vallées rizicoles, des Hmong bleus et blancs, sur les hauts sommets et des Dao rouge. Elle héberge aussi des groupes plus discrets, aux membres moins nombreux, comme les Lo Lo noir (Ceux-ci ont fait le battage médiatique de « Voyage en terre inconnue », il y a quelques années), les Hani (qui habitent des maisons en torchis), les Xa Mang… Ils vivent essentiellement de la riziculture pratiquée dans de somptueuses rizières en terrasse – très appréciées des voyageurs – parfois sur brulis. Ils pratiquent également l’élevage et habitent majoritairement des maisons sur pilotis.
Le Centre est caractérisé par la présence de très nombreuses communautés mais peu peuplées.
Cette région accueille les O Du (340 membres !), les Tho, les Chut qui cultivent aussi le riz dans les rizières inondées et d’autres plantes comme le manioc, les fèves et le maïs.
Ici, c’est le fief des Ede, Jarai et des Bahnar, aux spectaculaires maisons communes qui d’ailleurs diffèrent selon les ethnies. Des croyances et des coutumes farouchement préservées marquent la vie de ces communautés vivant encore en économie d’autarcie, aux cultures uniques – dont le fameux espace de la culture des gongs, reconnu par l’UNESCO comme patrimoine immatériel.
La région est caractérisée par de nombreuses petites minorités comme les Ra Giai, Ta Oi, Ho-re, Bru-Van Kieu, ou encore les Co Tu. Ils vivent de la pêche, de la soie, du tissage artisanal … La plus grande communauté en termes de membres est celle des Cham, dont certains d’entre eux ont adopté l’islam comme croyance religieuse. Ils sont très réputés pour leur habileté à tisser la soie.
Les Khmer Krom sont la majorité des minorités, si l’on ose dire, avec d’un million de membres à vivre dans le Delta du Mékong. Ils subviennent à leurs besoins grâce à la pêche et troquent peu à peu leurs maisons sur pilotis pour des maisons de plain-pied. Une communauté Cham – de confession musulmane - vit en bordure du Cambodge.
Comme nous venons de l’évoquer, ce sont les majestueux contreforts montagneux et les vallées encaissées du Nord-Vietnam qui abritent les communautés les plus nombreuses. Plus souvent mises en avant pour les agences de tourisme, ce sont aussi celles qui sont le plus sollicitées pour leurs costumes et leurs modes de vie. Cela a pu conduire à certains excès, comme à Sa Pa est ses communautés alentours, aujourd’hui sur fréquentées par le tourisme de masse. Conscientes du problème, les différentes Provinces du Nord ont mis et mettent en place des solutions basées sur un tourisme éthique, communautaire et durable, dans l’intérêt de tous.
Avant de vous aventurer dans les jungles tropicales du Pays du Dragon, nous ne saurions que trop vous recommander de visiter le Musée d’ethnographie, à Hanoi. Immense espace repartit en 3 zones dont une en extérieur, toutes les ethnies sont ici représentées, avec de très nombreuses explications claires et didactiques sur chacune. Dehors, certaines des maisons les plus emblématiques ont été reconstruites, pour une immersion totale et ludique. Un incontournable pour qui veut comprendre la richesse et la complexité des peuples du Vietnam avant de les rencontrer sur le terrain !
Deux éléments sont à privilégier si vous souhaitez découvrir et rencontrer les ethnies du Vietnam : se rendre dans les marchés locaux et dormir chez l’habitant.
Lieux de commerce, d’échanges et surtout de vie sociale, les marchés locaux rassemblent de nombreuses ethnies en un seul lieu, un court instant. Quelle symphonie de couleurs, de bruits et d’odeurs ! Un dépaysement total et des souvenirs inoubliables. Celui de Bac Ha est le plus connu et un des plus importants. Animé et coloré, il accueille chaque semaine une dizaine d’ethnies qui pour l’occasion auront revêtu leurs plus beaux costumes. Un régal incontournable. Les marchés ethniques de Dong VAn, de Meo Vạc et de Hoang Su Phi, sont également des rendez-vous que vous pouvez mettre en place avec l’aide d’une agence de voyage francophone.
C’est aussi avec son aide que vous passerez une ou plusieurs nuitées chez l’habitant (Vous ne pouvez pas avoir accès directement à une location chez l’habitant, il faut des déclarations administratives, entres autres, que seule une agence peut obtenir). Immersion et authenticité garanties ! Partager le quotidien de communautés du bout du monde, voire dans certains cas, participer aux travaux dans les champs ou à la préparation du repas est une expérience à vivre une fois dans sa vie !
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