Créé en 1987, le Musée des femmes vietnamiennes est une superbe mise en lumière de la place de la femme dans la culture vietnamienne, doublé d’un lieu de réflexion et d’échanges sur le rôle des femmes dans la société en général. Sous l’égide l’Union des Femmes Vietnamiennes, le musée est devenu une destination touristique et culturelle de premier plan.
Bao Tang Phu Nu Vietnam est situé non loin du lac Hoan Kiem, rue Ly Thuong Kiet. Indispensable pour comprendre en profondeur ce pays fascinant mais complexe qu’est le Vietnam, le Musée des Femmes du Vietnam a élu domicile dans une construction moderne et élégante, de style art-déco, au cœur de l’ancien quartier français de Hanoi. Il est ouvert de 8h00 à17h00 tous les jours, du lundi au dimanche.
De par sa situation au cœur de centre-ville, le musée est facilement accessible à pied lors d’une excursion dans la capitale. On peut également s’y rendre en xe ôm ou en taxi, selon son point de chute, sachant que les lignes de bus 8, 31, 36 ou 49 passent également à proximité. Si vous souhaitez plus d'infos, renseignez-vous auprès d'un voyagiste francophone spécialiste du Vietnam.
Le musée a été fondé en 1987 à l’initiative de Madame Nguyen Thi Dinh, ancienne Vice-Présidente du Conseil d’Etat du Vietnam et ancienne Présidente de l’Union des Femmes du Vietnam. Avec la femme au cœur de son projet, elle souhaitait créer un lieu de mémoire mais également d’échanges et de recherche. Les travaux ont débuté en 1991 et l’inauguration s’est faite 4 ans plus tard. 2010 voit une rénovation profonde des lieux, notamment en créant les 3 volumes sur lesquels s’articule la visite des lieux :
- Les femmes vietnamiennes dans la famille
- Les femmes vietnamiennes dans l’histoire
- La mode féminine et les costumes des communautés locales
Avec un fond de plus de 40 000 documents et objets, ses expos thématiques et ses évènementiels, le Musée des Femmes du Vietnam a su s’imposer comme lieu culturel et touristique incontournable, primé et reconnu à de nombreuses reprises.
Sur 2 500 m2, les trois volumes du Musée sont autant de mises en perspective de la femme vietnamienne. Dès l’entrée, une impressionnante mais douce statue d’une mère et son enfant accueille le visiteur.
Femme, épouse, mère… De la prime enfance à l’âge mur… Les multiples facettes de la femme vietnamienne sont ici mises en relief avec tact et émotion. Abordant les thèmes universels du mariage, de l’accouchement, de l’éducation des enfants, ou encore du travail dans les champs… cet espace nous plonge dans la vie telle qu’en elle-même, racontée par une multitude d’objets du quotidien (bijoux, outils, costumes…), renforçant ainsi l’impact émotionnel de la découverte. Si besoin, les différences présentes dans chaque ethnie sont abordées de façon didactique et instructive. Une mine de renseignements de grande valeur pour quiconque veut comprendre la culture vietnamienne. D’ailleurs, un des aspects les plus déroutants et les plus importants de la femme dans la société vietnamienne est également abordé dans cet espace : le culte de la déesse-mère. Incarnations d’éléments naturels représentant les quatre Mondes (ciel, terre, eau et montagnes/forets), elles sont Mère Nature, la Nature faite Mère. Religion millénaire enrichie du chamanisme des ethnies montagnardes du Nord et de l’animisme propre à l’Asie Orientale, le culte des déesses-mère est profondement ancré dans la vie quotidienne des vietnamiens.
Le lent et patient travail de collecte de documents et objets personnels a permis une scénographie dense, émouvante, profondement instructive et attachante du rôle et de la place de la femme vietnamienne pendant les différents conflits qui ont ébranlé le Pays du Dragon. Qu’elles aient été simples épouses anonymes ou « mères héroïnes du Vietnam », toutes ont fait preuve de courage et de sacrifice. Ce deuxième espace est placé sous le signe d’une sentence on ne peut plus éloquente : « Combat l’ennemi partout où il se trouve, tout le temps et avec tous les moyens à ta disposition ». Et de fait, le parcours est saisissant, chaque objet diffusant un petit morceau d’histoire, dépositaire d’une mémoire tellement prenante et encore présente. La signalétique se veut sans fard et sans (trop de) propagande malgré la très belle collection d’affiches d’époque.
Un étage tout en légèreté et en raffinement ! Mais ici, légèreté n’est pas synonyme de futilité : on ne peut qu’être admiratif et sans voix devant le travail impressionnant que demande un costume traditionnel. Broderie, batik, teinture, tout montre et démontre des sensibilités particulières, des cultures fortes et riches de centaines d’années de savoir-faire et de transmission. Sobre ou épuré, somptueux ou bariolé à l’extrême, chaque costume, chaque accessoire, chaque bijou raconte la femme H’Mong, Dao, Thai…
Conseil : Si vous en avez l’occasion, sautez vite dans un taxi et allez visiter le Musée d’ethnographie du Vietnam pour compléter votre apprentissage des us et coutumes des 53 ethnies dites minoritaires présentes dans le Pays.
La beauté et comment en prendre soin est aussi évoquée dans ce troisième espace, avec la découverte d’une de ces particularités que réserve le pays aux palanches : la coutume des dents laquées. Bien que la pratique de se noircir les dents tende à disparaitre (surtout chez les hommes), peut-être rencontrez-vous dans quelque village perdu, une vieille au sourire malicieux s’ouvrant sur une dentition d’un noir éclatant… La visite se termine par une collection de robes conçues par des stylistes vietnamiennes contemporaines.
Avec sa scénographie fluide, didactique sans jamais être ennuyeuse (disponible également en anglais, en français et en audioguide), ses documents authentiques à la forte valeur émotionnelle, le Musée des Femmes Vietnamienne est un voyage prenant et instructif dans la culture du Vietnam.
Le musée offre également des espaces pour les enfants. Il présente régulièrement des expos temporaires qui viennent enrichir les expos thématiques. Des colloques, de réunions, des débats sont également organisés sur des thèmes d’actualité, parfois plus généralistes : les femmes en situation précaire ou les enfants défavorises font, par exemple, partie des sujets abordés.
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