Site archéologique au Nord-Est du Laos, la plaine des jarres n’en finit pas de fasciner par son étrange spectacle de jarres de pierre disséminées un peu partout sur les pentes des collines et les éperons rocheux qui entourent le plateau central de la province de Xieng Khouang.

La plaine des Jarres, dans le centre du Laos, est l’un des lieux préhistoriques les plus mystérieux et les moins bien compris d’Asie du Sud-Est.
A une altitude de 1 200 mètres, le plateau du Tran Ninh (l’autre nom de la plaine des jarres) est une région montagneuse du Nord-Laos. Il appartient à la Province de Xieng Khouang et s'étend sur une superficie d'environ 1 000 km2 tout autour de la ville de Phonsavan.
Il faut savoir qu’il y plusieurs sites avec des jarres (une soixantaine), mais que seuls 12 sont ouverts au public et que les plus visités sont ceux qui sont les plus proches de la ville de Phonsavan, votre point de chute pour partir à leur découverte. Il y a une raison à cette restriction : la région a été une de celles qui ont été les plus bombardées pendant la guerre contre les Américains : plus de 500 attaques aériennes par mois, d’après les sources officielles. Soit le chiffre invraisemblable d’une attaque toutes les huit minutes pendant neuf ans ! On ne s’étonnera donc pas si de très nombreuses bombes non désamorcées infectent encore aujourd’hui la zone, la rendant particulièrement dangereuse. Mais qu’on se rassure, les sites ouverts aux visiteurs sont totalement nettoyés !
Depuis Vientiane, le plus simple et le plus confortable est de prendre un vol domestique pour l’aéroport de Xiang Khouang à Phonsavan. Lao Airlines propose six vols par semaine en haute saison et quatre vols en basse saison depuis (ou vers) Vientiane. La durée du trajet est de 30 minutes. L’autre option est de prendre le bus, soit au départ de Vang Vieng (7 heures de trajet), soit au départ de Luang Prabang (8 heures de route environ) ou encore en partant de Vientiane (comptez 10-12 heures de transport).
Depuis Phonsavan, il suffit de prendre un tuk-tuk (ou un bus ou un taxi, selon votre convenance). Bien qu’il soit bien entendu tout à fait possible de s’y rendre par ses propres moyens, il est toutefois conseillé de faire appel à une agence de voyage spécialiste du Laos, qui vous proposera un forfait visite incluant les frais de déjeuner et d’entrée aux sites 1, 2 et 3, et surtout le guide touristique qui donne de précieuses informations sur ces lieux bien étranges.
Le climat tropical du Laos se caractérise par les moussons et l’alternance de la saison humide (de mai à septembre) et la saison sèche (d’octobre à avril). Sachez que bien qu’en saison sèche, les mois d’octobre et novembre peuvent être pluvieux. Il est généralement recommandé pour tout voyage au Laos de partir pendant la saison sèche, car les températures sont supportables et les précipitations se concentrent davantage en altitude. Plus d’infos dans cet article : Le Laos.

Bien que l’identité de la civilisation qui a construit ces jarres impressionnantes reste un mystère, les légendes locales rapportent l’arrivée du peuple Phuan - une ethnie toujours majoritaire aujourd’hui dans la région - aux alentours du 7ème siècle, lorsque le premier ancêtre divin Thai-Lao, Khoun Borom, a envoyé son septième fils, du nom de Chet Chuong, pour dominer les peuples Thai de Xieng Khuang. Au fil des siecles, Xieng Khouang a été à plusieurs reprises envahie, annexée et dépeuplé de force, en commençant par les armées vietnamiennes qui revenaient du pillage de Luang Prabang à la fin des années 1470, jusqu’à la deuxième guerre d’Indochine, qui raya de la carte pratiquement tous les villages de la province.
Avec les villes de Luang Prabang et de Watphu Champassak, la plaine des jarres est le troisième site du Laos à être reconnu par l’UNESCO.
Le site a été découvert dans les années 1930 par Madeleine Colani, une archéologue française. Elle embarque pour l’Indochine en 1898, elle sera institutrice puis professeure d’histoire naturelle à Hanoi. Ses travaux en science et en géologie lui valent la reconnaissance de l’archéologue et orientaliste Louis Finot, le découvreur des sites d’Angkor. C’est l’École Française d’Extrême Orient qui missionnera Madeleine Colani d’explorer et d’étudier la plaine des jarres. Elle découvrira dans un premier temps les ruines d’une cheminée ainsi que des restes humains calcinés dans une grotte des alentours de la plaine. Elle en déduira que le site semblait être à vocation funéraire. Mais la guerre (et la politique) ont empêché la poursuite des fouilles autour des jarres jusqu’en 1994. Pendant la guerre du Vietnam, beaucoup d’entre elles ont été endommagées par les bombardements américains et il y a encore des milliers de tonnes de munitions non explosées autour des jarres, rendant les fouilles difficiles et dangereuses. On estime que 30% des bombes n’ont pas explosé à l’impact. D’ailleurs, bien que les sites soient totalement sûrs, pensez néanmoins à rester sur les sentiers balisés lorsque vous vous promenez entre les jarres.
Les 2 100 jarres de pierre mégalithiques de forme tubulaire destinées à des pratiques funéraires et datant de l’âge du fer ont certes donné son nom au site. Mais vous y trouverez également des disques de pierre (des marqueurs funéraires et non pas des couvercles, comme on peut parfois le lire), des sépultures secondaires, des pierres tombales, des carrières, des sites de fabrication, des objets funéraires et autres artefacts archéologiques. La plaine des jarres est située à un carrefour historique de deux systèmes culturels majeurs de l’âge du fer de l’Asie du Sud-Est – le système Mun-Mékong et le système du fleuve Rouge/golfe du Tonkin – faisant ainsi office de plaque tournante favorisant le commerce et les échanges culturels. Il semblerait que la répartition des sites de jarres soit liée à des routes terrestres, d’autant qu’on retrouve ce genre de site en Thaïlande et en Inde.
Les sites les plus visitésLe site de jarres le plus visité est situé à environ 6 km de la ville de Phonsavan. Il est connu sous le nom de « Site 1 ». S’il voit une quantité non négligeable de visiteurs, ce n’est pas le plus représentatif. A une vingtaine de kilomètres de là, le site 2 est accessible depuis le site 1 en moto ou en tuk-tuk, puis le site 3 peut être atteint par une randonnée facile.
Une antique civilisation a mystérieusement disparu, laissant notre imagination tenter de répondre aux : qui, quoi, comment, pourquoi ? Sur un plateau, d’imposantes jarres sont disséminées ici ou là sans que personne ne sache réellement de quand elles datent, qui les a façonnées, ni à quoi elles étaient destinées (même si les chercheurs penchent de plus en plus pour la piste du rite funéraire). Imaginez ! La plus gigantesque des jarres avoisine les 7 tonnes ! Comment soulever un tel poids, à l’Age du Fer ? Certaines jarres portent des couvercles, donc, il est logique de déduire qu’elles ont servi de récipient. D’ailleurs, la légende ne nous dit-elle pas qu’elles étaient destinées à conserver le vin de riz, breuvage sensé donner force et courage aux soldats ? Mais d’autres jarres contiennent des restes d’ossements humains…
Prenez le temps de rêvassez, d’imaginer… Le site s’y prête par nature !
Balader dans la plaine des jarres, c’est aussi plonger dans une nature généreuse et variée : des plantations de café profitent de la douceur du plateau tandis que d’étonnantes sources d’eau chaude sourdent à 60°C avant de se répandre en petites cascades. Quant aux grottes percées dans les falaises près du lac Nong Tang - Tham Piu et Tham Pha - elles abritent une collection de bouddhas apportés ici par une population les implorant de les protéger du déluge infernal de bombes. Puis partez à la rencontre des Hmong et des Thaï Dam dans les petits villages des alentours et poussez jusqu’aux vestiges de Muang Khoun, l’ancienne capitale provinciale.
Une visite au Centre UXO vous donnera toutes les infos sur l’héritage terrible de la guerre secrète : les bombes non explosées. Par cette visite, vous participerez aussi financièrement au programme de déminage.
Idée de circuit au Laos : Voyage culturel au Laos
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