Tous les ans, au 15 ème jour du 8 ème mois lunaire, le Vietnam célèbre la fête de la mi-automne – Tet Trung Thu – appelée aussi fête de la lune.
Ce jour-là, la pleine lune est la plus ronde et la plus lumineuse de l’année, symbole de l’unité familiale et du rassemblement. A l’origine fête agricole, le Tet Trung Thu était l’occasion de prier le génie de la lune et de consulter les augures pour la prochaine récolte.
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Connue depuis près de 3 00 ans en Chine, la fête de la mi-automne a toujours été l’occasion de vénérer la lune d’automne, antique annonciatrice des futures récoltes. D’abord célébrée par les familles riches et les fonctionnaires, la pleine lune d’automne se démocratise sous la dynastie des Tang (618-907). C’est sous les Yuan (1271-1368) que se répand la coutume de manger des gâteaux de lune.
Au Vietnam, cela fait plus de 1 300 ans que le Tet Trung Thu célèbre le moment ou la lune est la plus ronde et la plus brillante dans l’année. Selon la croyance populaire, l’automne est régi par le principe féminin yin, comme le printemps l’est par le principe yang, masculin et observer attentivement la pleine lune du 15 ème jour du 8 ème mois permettaient aux anciens de donner quelques prédictions :
Comme toujours au Pays du Dragon, chaque évènement important a des racines légendaires et Tet Trung Thu ne déroge pas à la regle. Il en existe plusieurs expliquant sa naissance, dont la plus connue met en scène Chu Cuoi, un gardien de buffles au visage comique, coincé sur la lune avec son banian. Et tout ça, à cause de sa femme ! Il lui avait recommandé de bien s’occuper de son banian, mais celle-ci, dans un moment de folie a fait pipi dessus. Inutile de préciser que le génie du banian n’a pas du tout apprécié et du coup a fait léviter l’arbre jusqu’à la lune. Alors qu’il rentre chez lui, Cuoi voit le spectacle et court tout ce qu’il peut pour retenir son arbre. Mais il n’y parvient pas et le voilà donc condamné à rester sur la lune, sous son arbre, à espérer qu’un 8ème jour du 15 ème mois, une belle âme enfantine lui montrera le chemin pour redescendre…
Une deuxième histoire (aux nombreuses variantes) nous rapporte qu’aux temps anciens, sous la dynastie des Duong, dix soleils s’élevaient dans le ciel, causant une sécheresse intense, brûlant toutes les récoltes et rendant impossibles les moissons. Des incendies éclataient partout et de la fumée montait continuellement vers le ciel. Un jeune chasseur du nom de Hau Nghe – futur héros de son état - monta un jour au sommet d’une montagne et décocha les flèches de son arc sur chaque soleil, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. En récompense, la Déesse Mère lui donne une fiole contenant un elixir conférant l’immortalité à celui qui l’avalerait. Hau Nghe la confie à Hang Nga, son épouse, qui la cache dans sa coiffeuse. Sans savoir que l’infame Bong Mong est témoin de la scène ! Ce dernier, une fois Hang Nga sur le point de sortir de sa chambre, tente de s’emparer de la fiole. Hang Nga a juste le temps de boire le contenu, plutôt que de laisser ce cadeau précieux aux mains de l’ignoble personnage. Immortelle et transportée au ciel, la jeune femme demande à la Reine Céleste de la placer au plus près de son mari resté sur terre. Il se trouve que c’est la lune qui était l’endroit le plus proche. D’office, de femme elle devient Déesse de la Lune. Cependant, sur terre, le pauvre mari se désole du départ de sa femme bien-aimée, jusqu’au moment où il voit une lune bien ronde avec la silhouette de Hang Nga qui lui fait signe. Depuis ce jour de pleine lune, il dresse une table avec les mets préférés de sa femme en souvenir de leur union. Voyant cela, les villageois préparent eux-aussi des offrandes sous le clair de lune pour demander la chance et la paix à la Déesse Hang Nga.
Depuis, le peuple vietnamien pratique le culte de la Lune à la mi-automne.
Dans le passé, le festival était célébré pour donner aux parents l’occasion de se réunir avec leurs enfants, une fois la récolte d’été terminée. Les fêtes étaient organisées avec des gâteaux de lune et des fruits. Les gens croyaient également que les enfants étaient innocents et purs et qu’ils avaient donc un lien plus étroit avec le monde sacré et surnaturel. Aujourd’hui, la fête est très largement dédiée aux plus jeunes. C’est pour eux que les rues marchandes débordent de lanternes en forme d’étoiles, de masque des personnages légendaires, de flambeaux et autres jouets multicolores, alors que grands-parents et parents s’apprêtent à préparer eux- même des cadeaux pour les petits : des Den keo quan (lanternes aux ombres chinoises), des Den ong sao (lanternes en forme d’étoile) et des masques en formes d’animaux.
Les femmes, de leur côté se mettent à la confection des plats traditionnels du Tet Trung Thu.
Une attention particulière est portée au plateau d’offrandes de fruits, qu’on appelle «Mam co trung thu». Les jeunes filles sculptent des animaux sur des fruits : caramboles, pamplemousses, kakis, bananes… Alors que les femmes confectionnent des Banh deo (gâteau de riz gluant pilé et sucré, en forme de disque lunaire) et des Banh nuong (gâteau de riz gluant diversement farcis cuit au four).
En plus de la préparation des gâteaux, les familles achètent plusieurs sortes de fruits et préparent un grand repas, lequel est d’abord présenté aux ancêtres sur l’autel familial avec un bol de riz, un verre d’alcool et un verre d’eau. On brulera des bâtons d’encens pour les convier à revenir parmi les vivants célébrer ensemble la fête de mi-automne. Puis toute la famille se réunit autour du repas et déguste ensemble les gâteaux accompagnés de thé vert, en contemplant la beauté soyeuse de la pleine lune. Quant aux enfants, ils auront amené une bassine d’eau pour attraper la lune, puis portant masque, lanterne et jouets, ils font le tour du Mam co trung thu, placé au milieu de la cours de la maison. Ils chantent et font une parade de lanternes et participent dehors aux danses à la licorne aux sons des tambourins.
Parmi les festivités, la danse du lion, ou danse de la licorne, est une tradition intéressante et toujours très appréciée : des groupes d’enfants exécutent des danses dans les rues ou dans les maisons des gens. Si une danse est acceptée par l'hôte, «le lion» commence à danser pour souhaiter bonne fortune. La danse est accompagnée du Génie de la Terre, appelé Ong Dia. Représenté avec un visage réjouit et une imposante bedaine, il symbolise la prospérité et la richesse. C’est lui qui ouvre la danse car il a le pouvoir d’invoquer la licorne. Ces danses sont fascinantes, beaucoup d’enfants, des plus petits aux adolescents, y participent.
Le Têt Trung Thu est aussi un bon prétexte pour organiser des spectacles, des foires aux jouets et autres évènements de charité pour aider les enfants les plus démunis. Dans les grandes villes, dans les hameaux, partout dans tout le Vietnam, c’est comme si tous gardaient encore cette âme d’enfant….
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