Dans les dédales du Vieux Quartier, là où le pavé résonne sous les pas des porteurs, où les façades noircies par le temps racontent mille histoires, Hanoï révèle son cœur battant: les 36 rues et corporations ("36 pho phuong"). Véritable labyrinthe urbain, cet ensemble de ruelles marchandes incarne l’essence artisanale et commerçante de la capitale.
Autrefois, chaque rue était dédiée à un métier spécifique – formant une micro-ville organisée autour de la production, du commerce et de la solidarité communautaire. Aujourd’hui, ces ruelles se transforment doucement, mêlant vieilles traditions et tendances contemporaines. Ce sont des capsules temporelles où le passé dialogue avec le présent.
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Dès le XVe siècle, des artisans venus de tout le delta du fleuve Rouge s’installent à Hanoï pour former des guildes : tisseurs de soie, forgerons, papetiers, vanniers… Chaque rue portait le nom du métier dominant, précédé du mot “Hàng” (marchandise). Ces rues formaient une organisation semi-autonome, chacune avec ses propres temples de tutelle, ses fêtes communautaires et ses règles internes.
Les savoir-faire étaient transmis de génération en génération, souvent au sein d’une même famille ou d’un même village d’origine. Cette dynamique a permis la création de lignes de produits d'une grande finesse et la conservation d'identités artisanales distinctes.
L’âge d’or des orfèvres Dans cette rue, les artisans fondaient et façonnaient l’argent pour produire bijoux, objets votifs et accessoires pour les élites mandarinales. Les maisons-échoppes s’ouvraient directement sur la rue, et les familles travaillaient au rythme du feu et du marteau.
Bijouteries modernes et souvenirs artisanaux Les bijouteries subsistent, mêlant créations traditionnelles et design contemporain. Quelques artisans perpétuent encore les techniques d’antan, mais l’artisanat pur cède peu à peu à la commercialisation.
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La noblesse du tissage Cœur battant du commerce de la soie, Hàng Gai reliait les villages producteurs de soie du Nord aux grands marchands de la ville. Les étoffes étaient teintées à la main avec des pigments naturels.
L’élégance sur mesure La rue est aujourd’hui une destination phare pour les voyageurs souhaitant faire confectionner des vêtements en soie ou acheter des foulards, tableaux en broderie ou accessoires faits main.
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Culte des ancêtres et monde invisible Hàng Mã était connue pour ses objets en papier dédiés aux offrandes funéraires : maisons miniatures, vêtements, faux billets. Chaque objet répondait à une symbolique ancestrale.
Fête, spiritualité et kitsch joyeux On y trouve toujours des objets votifs, mais aussi des décorations de Noël, lanternes, jouets brillants… C’est un lieu vivant toute l’année, particulièrement pendant les fêtes.
Port d’échanges et caravansérail Située près de l’ancien port, la rue accueillait les marchands venus du Sud ou de Chine. On y vendait voiles, cordages, encens et alcools.
Rue de la street food et du multiculturalisme Transformée en rue piétonne, Hàng Buồm est devenue un haut lieu de la gastronomie locale, entre bars branchés et stands de spécialités.
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Fonderies et objets de culte Les artisans y fabriquaient brûle-parfums, tambours, gongs et objets pour les pagodes. Un savoir-faire noble lié aux pratiques religieuses et culturelles.
Artisanat de niche Moins visible, l’artisanat de cuivre subsiste dans quelques échoppes tenues par des familles d’artisans. Rue à visiter pour découvrir les traditions de l’intérieur.
Étains et ustensiles du quotidien Ici, on fabriquait à la main boîtes à thé, lanternes, bassines… avec un savoir-faire précis et un outillage simple.
Sons du passé dans un décor urbain Quelques ateliers persistent, entre deux magasins de climatiseurs. Les marteaux résonnent toujours, rappelant un Hanoï en voie de disparition.
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Maisons de commerce et hôtes de passage Mã Mây était le point de chute des caravanes venues de Chine ou du Laos. Les maisons en profondeur servaient à la fois de boutique, d’entrepôt et de logement.
Tourisme et patrimoine restauré Riche en maisons anciennes et hôtels de charme, la rue est l’une des plus photogéniques du quartier. La maison au n°87 est une belle introduction à l’architecture typique.
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Chaque rue vous transporte dans un univers différent. Prenez le temps d’errer, d’entrer dans les temples de quartier, de goûter un snack sur le trottoir ou de discuter avec un artisan.
De nombreux ateliers proposent des initiations : fabrication de papier dó, peinture sur soie, calligraphie, broderie, etc. Une belle manière de vivre la ville par les mains.
Au lieu d’un magnet, repartez avec une œuvre d’artisanat : boîte laquée, encens naturel, petit tableau brodé, ou un tampon calligraphié à votre nom.
Hanoï n’est pas qu’une capitale politique, c’est une ville façonnée par les mains, les métiers et la mémoire. Les 36 rues sont à la fois un musée vivant et un laboratoire d’évolution urbaine. Marcher dans ces ruelles, c’est dialoguer avec des siècles de traditions et entrevoir le visage changeant d’une ville qui sait rester elle-même.
Envie de vivre Hanoï avec un guide passionné qui vous ouvrira les portes cachées de ses rues les plus authentiques ?
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