Le 27 avril 2025 marque une date symbolique dans l’histoire du tourisme vietnamien : pour la toute première fois, un vol direct en provenance d’Ouzbékistan a atterri à l’aéroport international de Da Nang. Ce vol n’est pas seulement un nouvel itinéraire aérien. Il s’agit d’un geste fort, stratégique, ouvrant la voie à une dynamique de coopération inédite entre le Vietnam et l’Asie centrale.
Avec mon regard personnel de professionnel du tourisme – toujours attentif aux évolutions du secteur et aux dynamiques de mobilité internationale – je vois ce vol comme bien plus qu’une simple nouvelle liaison aérienne. C’est un signal fort, une passerelle stratégique entre deux régions que tout semblait éloigner. J’aimerais donc partager ici quelques réflexions personnelles : qu’est-ce qui a motivé cette initiative ? Quels en sont les bénéfices réels ? Quels défis faudra-t-il relever ? Et surtout, jusqu’où cela peut-il emmener Da Nang – et le Vietnam – sur la carte du tourisme mondial ?
L’Ouzbékistan, pays enclavé d’Asie centrale, est riche d’une histoire millénaire, d’une population jeune et curieuse, et d’une volonté politique d’ouverture vers l’Asie du Sud-Est. Ces dernières années, le pays a multiplié les accords de coopération, notamment avec la Thaïlande, la Malaisie et maintenant le Vietnam.
Du côté vietnamien, Da Nang n’est pas choisie au hasard. Troisième plus grande ville du pays, carrefour touristique entre Huế, Hội An et les Hauts Plateaux, elle possède une infrastructure aéroportuaire moderne et une stratégie touristique résolument tournée vers l’international.
La ligne directe entre Tachkent et Da Nang vient donc répondre à une double logique : capter une clientèle nouvelle pour le Vietnam, et offrir aux Ouzbeks une destination tropicale encore peu explorée.

Photo crédit : Internet
Le tourisme ouzbek vers l’Asie du Sud-Est reste modeste mais en croissance constante. La jeunesse urbaine, de plus en plus connectée, désire découvrir des horizons exotiques, à la fois culturels et balnéaires. En offrant un accès direct, Da Nang se positionne comme une alternative à Bangkok ou Kuala Lumpur.
Ce vol pourrait permettre de lisser la fréquentation touristique sur l’année, les vacances ouzbèkes étant différentes du calendrier chinois ou européen. Un réel atout pour l’hôtellerie locale en quête de remplissage hors haute saison.
Le premier vol a été accueillie avec faste : défilés, fleurs, bannières de bienvenue. Ce type d’initiative attire les caméras, génère de la visibilité médiatique et renforce la notoriété de Da Nang sur la scène touristique internationale.
Depuis des années, le Vietnam dépend fortement de ses marchés traditionnels (Chine, Corée, Japon, Russie). L’arrivée de touristes d’Asie centrale est un premier pas vers un équilibre plus durable et une répartition géographique plus saine.
Les Ouzbeks visitant Da Nang pourraient être encouragés à découvrir d’autres régions : Hanoi, Hoi An, les hauts plateaux du Centre, voire le delta du Mékong. Ça ouvre la voie à un tourisme circulaire et plus profond.
L’ouverture d’une ligne aérienne est souvent le précurseur d’accords commerciaux, d’échanges universitaires, de coopérations culturelles. C’est un outil de soft power efficace pour le Vietnam dans une région encore peu explorée.

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Un vol inaugural est souvent symbolique. Mais sans stratégie de long terme (promotions croisées, soutien logistique, attractivité tarifaire), la ligne peut être suspendue après quelques mois. Il faut veiller à l’inscription durable de cette ligne dans les offres de voyage.
Langue, habitudes alimentaires, services halal, guides parlant russe ou ouzbek… Pour conquérir vraiment ce marché, Da Nang devra adapter ses infrastructures et ses services.
L’arrivée d’un nouveau marché ne doit pas se faire au détriment de la qualité d’accueil. L’expérience touristique doit rester fluide, authentique et positive pour favoriser le bouche-à-oreille.
Cette ligne pourrait servir de modèle pour d’autres vols directs vers Da Nang : Kazakhstan, Azerbaïdjan, Turkménistan… Autant de pays culturellement proches de l’Ouzbékistan, souvent francophiles et en quête de nouvelles destinations.
Le succès de cette initiative pourrait aussi inspirer d’autres régions du Vietnam (Nha Trang, Phu Quoc, Hue) à explorer des partenariats avec des marchés non traditionnels.

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Ce vol direct entre Tachkent et Da Nang n’est pas qu’un trait d’union sur une carte. Il incarne une ambition : faire du Vietnam une destination ouverte, multiple, hospitalière.
Pour Da Nang, c’est l’opportunité de se distinguer dans un paysage touristique de plus en plus compétitif. Pour le Vietnam, c’est le signe d’une maturité croissante, d’une capacité à penser hors des sentiers battus.
Si les efforts sont maintenus, si la promesse devient expérience, alors ce vol inaugural ne sera que le premier d’une longue série.
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