À Hué, le jour appartient aux rois, aux citadelles et aux stèles de pierre. Mais la nuit… la nuit appartient à la musique.
Quand le soleil se retire derrière les collines, que la brume enveloppe les rives du fleuve Sông Hương, des barques s’illuminent, des instruments s’accordent, et une autre Hué commence à chanter.
Le Ca Hué n’est pas un simple concert touristique. C’est un art séculaire, héritage de la cour impériale, classé au patrimoine culturel immatériel du Vietnam. Sur la rivière des Parfums, il prend tout son sens : intime, flottant, suspendu. Ce n’est pas de la musique qu’on écoute, c’est une émotion qu’on partage.
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Le Ca Hué est une forme de musique vocale traditionnelle qui trouve ses origines dans les cérémonies royales et les arts raffinés de la dynastie Nguyễn. À l’origine réservé aux rois et aux mandarins, il est devenu l’expression musicale la plus noble de Hué.
Le Ca Hué allie deux styles musicaux complémentaires :
Le « Ca Cung Dinh » (chant de la cour), formel, lent et cérémonieux.
Le « Ca Thuong » (chant populaire de Hué), plus léger, lyrique, influencé par la vie quotidienne et les émotions humaines.
Un concert de Ca Hué ne nécessite pas de grand orchestre. Quelques instruments suffisent à créer une magie acoustique rare :
Đàn tranh (cithare à 16 cordes)
Đàn nguyệt (luth lune à deux cordes)
Đàn nhị (vièle à deux cordes)
Sáo trúc (flûte en bambou)
Tỳ bà (luth à manche court)
Les chanteuses de Ca Hué ne cherchent pas à impressionner. Elles murmurent, elles racontent. Leur voix est souvent grave, posée, plus proche de la confidence que de la performance. Les gestes sont sobres, les regards chargés de silence.
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Le soir, des bateaux-dragons partent du quai Tòa Khâm, glissent lentement sur le fleuve, éclairés à la lanterne. À bord, les musiciens s’installent, les spectateurs s’asseyent sur des nattes, un thé est offert… Puis, la musique commence à flotter entre deux mondes : la terre et l’eau.
À la fin du concert, les visiteurs allument des lanternes en papier, y glissent des vœux et les laissent dériver sur l’eau. C’est une manière poétique de prolonger l’instant, de faire danser la lumière avec la musique.
Départ quotidien à 19h00 et 20h00
Durée : environ 45 minutes
Billets disponibles directement sur les quais ou via les hôtels
Centre de la culture impériale de Hué : versions théâtralisées du Ca Hué avec décors et tenues royales.
Galerie Soul of Vietnam : concerts intimistes avec explication des textes et instruments.
Dans une époque de modernité frénétique, le Ca Hué résiste. Il est transmis oralement, dans les familles, les maisons anciennes, les temples. Chaque performance est un acte de préservation culturelle.
Le Ca Hué ne se consomme pas. Il s’écoute comme on regarde un lotus s’ouvrir, dans le silence, la lenteur, l’acceptation du temps.
Choisissez un jour de semaine pour éviter l’affluence
Privilégiez une nuit sans lune ou légèrement brumeuse : l’atmosphère est encore plus envoûtante
Asseyez-vous près de la proue pour entendre les instruments sans micro
Fermez les yeux un instant et laissez-vous porter
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Il y a des musiques que l’on retient, et d’autres que l’on emporte. Le Ca Hué appartient à la seconde catégorie.
C’est un fil tendu entre passé et présent, un murmure de l’âme de Hué, offert au voyageur attentif.
Sur la rivière des Parfums, ce n’est pas la musique qui flotte – c’est le souvenir.
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